N.W.A : la battle de critique
- Léo , Mathieu , David
- 1 oct. 2015
- 5 min de lecture
Aujourd'hui ce n'est pas 1 critique mais bien 3 que vous pourrez lire . Première mais sûrement pas dernière , collaboration avec notre ami David du site " cestcontagieux" . Je vous laisse découvrir ceci juste après la bande annonce .
Avis de Mathieu
N.W.A voilà un groupe qui a fait parler, il y a quelques années, et voir un film sur eux n’est pas une surprise en soi tant il y a des choses à dire sur ce groupe légendaire.
Straight Outta Compton qui est aussi le titre d’un de leurs albums est-il bon ?

Vu que le film démarre par de l’action, je vais démarrer cette critique en parlant justement de l’action. Au vu des bandes annonces je m’attendais à un film avec plein d’action et qui allait tirer a tout va. Mais non, l’action est bien présente mais de manière réaliste. Ce film joue sur les relations des personnages
L’autre point fort du film, sa bande son. C’était à prévoir que la bande-son allait être très travaillé. Que ce soit des morceaux de l’époque (Mention spécial pour Tears for Fears qui sort de nulle part mais qui fait sens à ce qui se passe a l’écran) ou encore des morceaux tout droit sorti du dernier album de Dr.Dre : Compton. C’est simple ce film a un petit côté blind-test, on est là à deviner ce que nos oreilles entendent comme chanson. On voit certains morceaux se créer en studio devant nos yeux. Mais la musique n’est généralement pas là pour rien et elle fait vraiment partie de l’histoire. Une partie de l’histoire sera d’ailleurs sur un morceau du groupe : Fuck Tha Police
Un autre point fort, ses personnages. Les acteurs font du bon boulot (en particulier Jason Mitchell qui interprète le disparu Eazy-E). Et surtout voir certains caméos de rappeur fait extrêmement plaisir. Là aussi on prend un malin plaisir à deviner qui est qui. Et puis une apparition de Tupac (apparition joliment amenée d’ailleurs) c’est le genre de chose qui te fait sourire.
Du coté des point faible, on pourrait parler d’un film qui ne se concentre que sur Ice Cube, Dr.Dre et et Eazy-E. DJ Yella et MC Ren ne sont pas assez exploités et Arabian Prince ne fait qu’une apparition. C’est surement une décision commerciale mais voilà N.W.A n’est pas constitué que de ce trio.
Le film a aussi mis de côté certains évènements tout d’abord le fait que Dr.Dre et Yella étaient dans le groupe Word Class Wreckin’ Cru qui n’est pas très exploité.
Mais aussi le clash entre Dr.Dre et Eazy-E ou encore la relation de Dr.Dre avec Warren G.
En conclusion, Straight Outta Compton est l’un des meilleurs biopic de ces dernières années. Une bonne histoire, avec de bons acteurs, doublée d’une réalisation bien sympa de la part de F Gary Gray. Un film qui risque de lancer une mode de biopic porté sur le monde du hip hop.
Avis de David
N.W.A. est un doigt levé contre l’autorité, l’establishment, la police, l’accomplissement d’un rêve. Le rêve américain dans toute sa splendeur. Partis de rien, arrivés haut, ces cinq garçons ont révolutionné l’histoire de la musique et établi une fois pour toutes le rap west-coast ; Dr Dre, Ice Cube, Eazy-E, DJ Yella et MC Ren, the magnificent five !
Raconté par les vainqueurs (Dr Dre, Ice Cube et les héritiers d’Eazy-E sont les producteurs de ce métrage), le film fait la part belle au trio laissant de côté DJ Yella et MC Ren qui font au plus de la figuration. Je vous laisse lire l’excellent article paru dans Première.fr pour avoir une idée plus pointue des différents protagonistes et leur implication dans l’histoire du groupe.
De 1985 à 1995, le film montre la naissance du groupe jusqu’à son explosion en n’oubliant pas de resituer le contexte politique et social et c’est clé pour bien comprendre les enjeux du film et des personnages. Ce film est d’ailleurs d’une actualité ardente quand on voit que vingt ans plus tard, rien n’a vraiment changé aux Etats-Unis. Toujours des flics blancs qui brutalisent des blacks, toujours des relaxes, toujours des émeutes. Ca a brûlé en 1992 et ça brûle encore, de nos jours, à Ferguson et à Baltimore. Les tensions raciales s’apaisent parfois mais ne s’éteignent jamais tant le feu et la colère couvent encore.
N.W.A. pour Niggaz wit Attitudes, rien que le nom du groupe était un choix politique, assumé ou non, conscient ou non. Mais leurs lyrics allaient ouvrir une voie toute tracée aux revendications de justice sociale. Avec violence, avec hargne. Du jamais vu à l’époque.

Et l’on enchaîne scène prodigieuse sur scène prodigieuse. Concerts légendaires, incandescents à l’odeur de souffre et de rébellions, battles et clashs fabuleux (et artistiques) entre les membres du groupes. Les points d’orgue du film.
L’on trouvera ici tous les ingrédients d’un film à suspense : l’amitié, la violence, les joies, la haine, des flics retors, le FBI, la drogue, des bimbos dévêtues, les party orgiaques, les trahisons, les meurtrissures de la vie qui ne les épargnera pas. On rit, on pleure, on s’agite. De l’émotion coule dans nos veines de spectateurs, une perfusion de sensations, un shot d’adrénaline.
La bande-son est forcément énorme, les flows coulent à flots, les rimes s’arriment, les beats t’habitent et c’est ton corps qui va se mettre en branle sur ton fauteuil de cinéma. Tu vas sentir ta tête se balancer d’avant et arrière, de gauche à droite, tes pieds tapoter le sol et puis Move your ass de ton fauteuil !

Avis de Léo
Par où commencer ? J’avais énormément envie d’aller voir ce film, j’en attendais beaucoup et comment dire, je n’ai pas été déçu , loin de là .
Le film commence sur des scènes de présentation de chaque membre du futur groupe. Ces scènes sont très variées (quiproquo entre Eazy-E et dealer, Dr Dre viré de sa maison … ) . L’ambiance du film se pose dès le début et cela nous tient en haleine pendant plus de 2 h. Assister à la formation du groupe et à la création de morceaux devenus mythiques est un vrai régal, nous avons l’impression d’être en cabine avec eux et nous pouvons juste être impressionnés devant les maîtres en la matière. Certains personnages du groupe sont, je trouve, juste des figurants car nous les voyons mais l’histoire ne s’attarde pas dessus ( Dj Yella , MC Ren ) à croire que le groupe n’était composé que de Eazy E, Ice Cube et Dr Dre.
Des passages de l’histoire de ce grand groupe qu’est NWA ont été supprimés comme le clash entre Dr Dre et Eazy E, mais réussir à mettre tout cela en 2h27 est très dur.
Je vous laisserai découvrir la fin par vous-même mais ce que je peux vous dire c’est qu’elle est très forte en émotion.
Au fil du film nous avons le droit à des caméos qui font grand plaisir à voir. Je citerais donc 2Pac, Snoop Dog et certainement Warren G même si celui-ci n’est pas présenté comme tel.
Parlons des morceaux de rap. Ssi comme moi vous aimez le rap mais vous ne comprenez pas les paroles, tout a été fait pour nous. Les sous titres sont là, les lire nous permettent encore mieux de nous intégrer dans le film. Tout le long nous sommes emportés par les morceaux, du commencement avec Boyz N Tha Hood jusqu’à No Vaseline en passant par Fuck Tha Police, les bons sons ne manquent pas.
En bref : NWA Straight Outa Compton est plus qu’un biopic, nous sommes à fond du début à la fin. Les acteurs ont un jeu exceptionnel jusqu’à nous faire oublier qu’ils ne sont pas les vrais membres du groupe (le fils de Ice Cube joue son propre père). L’histoire est maîtrisée et respectée, les sous titres intégrés font plus que plaisir. Ce film est un chef d’œuvre. Je vous le conseille vivement !
Ma note : 19/20

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